Sauter la navigation

Une idée rafraîchissante

Kool Kidz Ice & Water, située dans la réserve de la Première Nation des Six Nations de la rivière Grand, près de Brantford, en Ontario, s’est développé à partir d’un constat d’affaires simple, mais frappant. « C’est feu mon ex-mari qui a fondé Kool Kidz en 2008, nous explique Diane Bomberry. Il savait qu’il était possible de gagner plus d’argent à court terme en vendant d’autres produits, mais qu’à long terme, il y aurait toujours un marché pour une eau de grande qualité. »

La vision de son ex-mari s’est avérée bonne, et l’entreprise a connu une croissance constante depuis sa fondation. Concentrant d’abord ses efforts sur la seule livraison de glace ensachée aux entreprises et aux consommateurs locaux, Kool Kidz a fini par se diversifier en offrant de l’eau potable et des produits connexes, et sa réputation n’a cessé de croître depuis. Avec l’aide de son fils Victor, Diane a récemment fait construire une deuxième usine sur le terrain de l’entreprise, ce qui a permis à Kool Kidz d’augmenter considérablement la distribution d’eau potable et la production de glace. Mais elle s’assure de ne jamais faire de compromis sur la qualité. « Quand il est question d’eau et de glace, il est essentiel d’offrir un produit de qualité, ajoute-t-elle. Nous utilisons la technologie de l’osmose inverse, qui purifie l’eau en éliminant les polluants et les particules. Lorsque les gens achètent notre eau, ils savent qu’ils obtiennent un produit de qualité. J’ai été très heureuse d’apprendre dernièrement que nous sommes l’une des seules entreprises en Amérique du Nord à offrir de la glace issue de l’osmose inverse. »

Même si elle est impressionnante, la croissance de Kool Kidz ne s’est pas faite sans difficulté. « Notre entreprise de services repose sur des livraisons stables et fiables, nous fait remarquer la fille de Diane, Tiffany. De temps à autre, les clients, en particulier les nouveaux clients qui ne nous connaissent pas très bien, sont surpris de voir que ce sont des femmes qui leur livrent de l’eau ou de la glace en conduisant des camions. Certains nous disent même qu’ils ne s’attendaient pas à cela, car ils voyaient notre secteur comme un milieu d’hommes. »

Diane souligne que Tiffany reçoit ces commentaires sans broncher, car son ex-mari et elle ont élevé leurs enfants de manière à ce qu’ils aient confiance en eux-mêmes. Elle se concentre sur l’excellence du service, car c’est ce qui fidélise les clients. « Il nous arrive parfois de faire face à une certaine résistance en raison de notre identité et de l’endroit où nous sommes installés, explique Tiffany. Lorsque les gens apprennent que nous sommes installés sur une réserve, il leur arrive de changer d’attitude. Ils marquent une pause et nous questionnent sur la qualité ou la fiabilité de notre produit, comme si nous ne respections pas des normes aussi élevées qu’une entreprise située à l’extérieur de la réserve. Ma réaction est de laisser nos produits et services parler d’eux-mêmes. » « Nous faisons régulièrement analyser notre eau en laboratoire, alors nous savons que nous offrons un produit de grande qualité, nous fait remarquer sa mère. Et nous mettons l’accent sur le service, encore le service, toujours le service. Tôt ou tard, nous finissons par convaincre les sceptiques. »

Les obstacles ne se limitent toutefois pas aux clients sceptiques. Diane et Tiffany doivent en effet composer avec des difficultés que la plupart des autres petites entreprises ne vivent pas. Le cadre réglementaire des entreprises situées dans les réserves, par exemple, est différent à certains égards de celui des entreprises hors réserve, ce qui signifie qu’elles doivent se soumettre à différents ensembles de lois et de règlements. À l’occasion, des stéréotypes négatifs à l’égard des réserves et des Autochtones surgissent aussi au moment de faire affaire avec des fournisseurs.

« Il arrive parfois que nous demandions une livraison ou un service à une autre entreprise, et que tout se passe bien jusqu’à ce que nous leur indiquions où nous nous trouvons, a raconté Diane. Ils nous disent alors qu’ils ne servent pas notre région, ou quelque chose comme ça, même si nous savons qu’ils servent une communauté toute proche, en dehors de la réserve. Je ne me laisse pas démonter. »

« L’important, c’est la qualité de notre service, dit-elle, et non pas la personne qui le fournit. Nous ne voulons pas que les gens nous perçoivent de façon positive ou négative simplement parce que nous sommes Autochtones. Nous sommes fières de ce que nous sommes, mais cela n’a aucune incidence sur la façon dont nous faisons les choses. » Elle poursuit en ajoutant que son ex-mari a toujours dit à leurs enfants de chercher uniquement à bien faire leur travail – le succès en découlerait. À en juger par la croissance de Kool Kidz Ice & Water, il est clair qu’il avait raison.

Matières connexes