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Norbert Fontaine : éliminer les obstacles pour bâtir une entreprise autochtone

Norbert Fontaine fait tomber les barrières depuis son plus jeune âge. « Lorsque j’étais à l’école, nos professeurs nous parlaient des métiers traditionnels comme ceux de policier, de pompier ou d’enseignant, dit-il. Mais j’aspirais à quelque chose de vraiment différent. Mon rêve était de devenir capitaine de navire. Naviguer sur l’océan dans mon propre bateau, c’était plus qu’un simple emploi : c’était une vocation. »

Pêcheur de crabes à Sept-Îles, sur la Côte-Nord, dans l’est du Québec, Norbert a eu un avant-goût de la vie en mer à l’âge de 15 ans, alors qu’il est invité à remplacer un membre de l’équipage qui est malade. L’exaltation liée aux tâches à accomplir – l’adrénaline, l’intensité du travail physique – l’a profondément marqué. Après deux autres voyages et son premier chèque de paie, il savait qu’il avait trouvé sa voie.

« Je suis devenu capitaine à l’âge de 20 ans, souligne-t-il. C’est très jeune. J’ai dû suivre deux années de formation, puis cumuler 365 jours d’expérience de travail pertinente. Il faut également assumer un lourd fardeau : lorsque vous êtes capitaine, vous êtes responsable de la vie des autres. Après avoir terminé ma formation, je suis devenu l’un des premiers capitaines autochtones au Québec. J’en suis très fier. »

Prendre des risques et bâtir une carrière

Norbert a l’habitude d’être confronté aux risques, tant sur l’eau que dans un bilan. La gestion de ces risques fait également partie de sa capacité à éliminer les obstacles. « Quand j’ai commencé, je voulais être propriétaire de mon propre bateau et de ma propre entreprise, dit-il. Mais je n’arrivais pas à imaginer comment cela serait possible. L’investissement est considérable. Les permis de pêche coûtent des millions de dollars. Il y a aussi les autres coûts : le bateau, l’équipement, l’assurance, la formation et l’équipage. Comment allais-je pouvoir me permettre tout cela un jour? »

Pourtant, les années passées sur l’eau lui ont appris à faire confiance à son instinct et à ne pas avoir peur du risque. Il a aussi fait des apprentissages sur la terre ferme. À titre de directeur du développement économique de sa collectivité, il a acquis des compétences en affaires et en finance et a fait croître sa liste de personnes-ressources. En 2016, il a décidé qu’il était prêt. Mais il a d’abord dû consulter ses enfants.

« Mes garçons sont au cœur de mon entreprise, explique-t-il. Avec le type de capital que requiert une entreprise de pêche, les investisseurs recherchent la continuité. Le métier de pêcheur est dangereux. Mes partenaires financiers voulaient donc s’assurer qu’il y aurait quelqu’un pour prendre la relève si quelque chose m’arrivait. »

Par conséquent, il a réuni ses fils afin d’avoir une discussion sérieuse avec eux. Il leur a expliqué qu’il ne pourrait démarrer sa propre entreprise que s’ils étaient prêts à se joindre à l’aventure en s’engageant à suivre une formation de capitaine, à obtenir leurs permis et à apprendre le métier. Ils devaient être prêts à s’investir à long terme. Ils ont accepté, et son entreprise, Pêcheries Norbert Fontaine inc., a vu le jour.

Surmonter les obstacles systémiques

L’établissement de l’entreprise était une étape cruciale, car elle permettait de surmonter les obstacles financiers découlant de la Loi sur les Indiens. En vertu de la Loi, les Autochtones vivant dans les réserves ne peuvent pas utiliser une terre en garantie pour un prêt hypothécaire, ce qui nuit à leur capacité d’emprunter. Cependant, cette règle ne s’applique pas à une société. Norbert a donc été en mesure de la surmonter en se constituant en société, ce qui lui permettait d’obtenir des prêts garantis. Il a ensuite fait appel à BMO. La Banque a comme priorité de soutenir les communautés autochtones par l’intermédiaire de l’équipe Services bancaires aux Autochtones, qui célèbre son 30e anniversaire cette année. De plus, elle est fermement déterminée à aider les familles et les entreprises autochtones à prospérer.

« J’ai trouvé en BMO un véritable partenaire, explique Norbert. La Banque avait des conseillers qui connaissaient non seulement le secteur de la pêche, mais aussi les Autochtones et nos besoins. Ils ont constaté que j’étais très sérieux à l’égard de l’exploitation de mon entreprise : je tenais à limiter les coûts, à respecter mes employés et à toujours garder un œil sur l’avenir. Ils se sont engagés envers moi et j’ai pu réaliser mon rêve. »

Ce rêve ne se limite pas à être en mesure de répondre à sa vocation. Il s’agit notamment de subvenir aux besoins de sa famille, de préparer ses fils à leur carrière et de contribuer à la croissance de sa collectivité. En éliminant ses propres obstacles, Norbert ouvre la voie pour que les autres éliminent les leurs.

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